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"Liberté mon amour"

Fête de l'Humanité, la Courneuve

12, 13, 14 septembre 2014

"Frantz Fanon", dessin /  piercing sur papier Arches, 66 x 102 cm, 2014

"Liberté mon amour"

Marie Deparis-yafil

 

L’œuvre à la fois forte et délicate présentée ici est un portrait de Frantz Fanon, psychiatre et essayiste français martiniquais, né en 1925 à Fort-de-France. Fortement impliqué dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie, où il vécut et s’engagea auprès du FLN, et dans un combat international dressant une solidarité entre « frères » opprimés, il est l'un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste. Depuis son expérience de noir minoritaire au sein de la société française, il rédige en 1952 Peau noire, masques blancs, dénonciation du racisme et de la « colonisation linguistique ». Frantz Fanon évoquera à de multiples reprises le racisme dont il se sent victime dans les milieux intellectuels parisiens, affirmant ainsi « le sud-américain est pour le nègre un doux pays à côté des cafés de Saint-Germain. » Frantz Fanon est devenu un maître à penser pour de nombreux intellectuels du tiers-monde. Son livre le plus connu, Les Damnés de la terre, publié en 1961, constitue un manifeste pour la lutte anticolonialiste et l'émancipation du tiers-monde. Cet ouvrage et, peut-être plus encore, la préface écrite par Jean-Paul Sartre, ont été perçus rétrospectivement comme fondateurs de la critique tiers-mondiste. Il a inspiré des mouvements de libération en Afrique ou encore le Black Panther Party aux États-Unis.

 

L’intérêt de Mustapha Sedjal, artiste algérien né à Oran, pour Frantz Fanon, ressort à la fois d’une réflexion récurrente le rapport de l'homme face son destin, s’attachant à démontrer les mécanismes de cet « entre-deux » entre Histoire et Mémoire, territoire de tensions et de conflits et d’une volonté de  mise à mal des utopies ou des illusions de la société algérienne. Il s’agit, selon l’analyse de Saadi-Leray Farid, sociologue de l’art, « d’amorcer un retour sur son Histoire pour décloisonner les postulats du "renouveau dans l’authenticité" et tracer la pluralité des origines, donc d’autres règles du "Je". Après s’être délesté de la rhétorique persuasive concentrée autour du "Peuple-Héros", de la pesanteur des regards et images panthéistes prétendant donner une vision globale et infalsifiable du réel, le voilà en train de croiser les cheminements individuels des icônes militantes et d’entrelacer les parcours de récits intimistes. İl ne s’agit pas chez lui de présentifier un moi perdu, déstructurer et disposer à se fondre dans la totalité mais de positionner des densités d’existence sur l’itinéraire transversal des singularités. »

 

"Liberté mon amour" - Le prisonnier politique et son combat

Fête de l'Humanité. Parc Départemental Georges Valbon - La Courneuve

12, 13, 14 septembre 2014